
Est-ce que vous voyez le crézolet dans la cozna du Clos Parchet ?
Ce petit objet fixé à la poutre pour s’éclairer, en français on l’appelle le “chaleil” !

Il s’agit d’une petite lampe à huile en métal, constituée d’un réservoir et d’une tige munie d’un crochet. Une mèche en chanvre baignait dans de l’huile de chanvre ou de noix.
Le principe de la lampe à huile — une mèche qui trempe dans un galet creux — remonte à la préhistoire. Par la suite, le récipient sera en argile ou en métal et ces lampes à huile seront utilisées jusqu’au début du 20e siècle.
On le retrouve sous différents noms “crézolet” ou “crézu”, il a une zone très étendue en francoprovençal avec beaucoup de variantes. Dans le Dictionnaire savoyard, c’est le « “crwese”: petite lampe de forme antique munie d’une tige mobile qui permet de la porter et de la suspendre ». Dans le Glossaire des patois francoprovençaux, c’est le “krwèjie”, le dialectologue Antonin Duraffour (1879-1956) donne une quinzaine d’attestations en Savoie, Ain, Oisans, Jura, Isère… À Samoëns, il le note sous le terme de “krezolè”. Les racines étymologiques du français “chaleil” remontent à l’ancien français “croiseul” et au latin “crucibulum”. Il a donné en anglais “crucible”, le creuset. Nos cousins québécois l’appellent le “bec-de-corbeau“.
Avec la contribution de la Dominique Abry-Deffayet.
• LECOQ Raymond, Les Objets de la vie quotidienne, Ustensiles en fer de la cuisine et du foyer des origines au XIXe siècle, Berger Levrault, 1979, pp 228-300.
• Constantin A., Désormaux J., Dictionnaire savoyard, Société florimontane, Annecy, 1902, Laffitte Reprints, 1984, p.127.
• Duraffour A., Malapert L., Gonon M., Glossaire des patois francoprovençaux(GPFP), Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1969, entrée 5501.